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CHALEUR

Tout luit, tout bleuit, tout bruit.

Le jour est brûlant comme un fruit

Que le soleil fendille et cuit.

Chaque petite feuille est chaude

Et miroite dans l'air où rôde

Comme un parfum de reine-claude.

Du soleil comme de l'eau pleut

Sur tout le pays jaune et bleu.

Comtesse de NOAILLES

 

MATIN DE JUIN

Une hirondelle troue un vol de moucherons,

Le vent en l'ébranlant court dans l'avoine fine,

Le sureau de la haie offre au miel des rayons

Les bouquets de ses fleurs comme autant de tartines.

Léon VÉRANE

Paul Signac : les femmes au puits

Monet : jardin en fleurs

 

L'EAU DISCRÈTE

Une eau glacée qui coule On l'entend sans la voir

(La pensée de l'été qui chantonne sous l'herbe)

Les toutes petites abeilles noires leur bourdon continu

(Le rêve que le soleil fait à bouche fermée)

À onze heures en août le monde est transparent

Il sera brûlant après la méridienne

Une très modeste éternité baigne de clarté vive

l'eau qui court les abeilles le soleil triomphant

Une éphémère éternité qui nous habite toi et moi

Elle fondra dans le jour comme le sucre dans l'eau

comme le temps dans le temps

CI-AUDE Roy

 

L'été

La lumière bleue

Eclaire nos forêts

Sous l'effet d'un feu

le soleil brûlait

Les oiseaux volaient

Au dessus des vagues

Faisant des zigzags

Quand l'orage tonnait.

Les élèves du CM2

Alison : d'après une illustration de Daniel Maja

 

Hymne au soleil

Toi qui sèches les pleurs des moindres graminées,'

Qui fais d'une fleur morte un vivant papillon

Lorsqu'on voit, s'effeuillant comme des destinées,

Trembler au vent des Pyrénées

Les amandiers du Roussillon.

Je t'adore, Soleil ! Ô toi dont la lumière

Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel,

Entrant dans chaquet7eur et dans chaque chaumière

Se divise et demeure entière

Ainsi que l'amour maternel !

Gloire à toi dans les prés ! Gloire à toi dans les vignes !

Sois béni parmi l'herbe et contre les portails

Ô toi qui fais les grandes lignes,

Et qui fais les petits détails

Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses,

Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson !

Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses !

Ô Soleil ! Toi sans qui les choses

Ne seraient que ce qu'elles sont !

Edmond Rostand