Keara et Alexandra se préparent activement pour la nuit d’Halloween. Elles sont chez Keara, dans sa chambre et mettent au point leurs costumes. Cette année, Keara sera “Marie-Antoinette” avec du sang sur sa robe et Alexandra comme à son habitude sera déguisée en sorcière.

Tout en se préparant elles repensent à la farce qu’elles ont faite cet après-midi à leurs correspondantes françaises. Pendant le cours d’informatique, vers 3heures, elles leur ont envoyé un message de détresse. En y repensant, elles ne trouvent pas cela si drôle et ont quelques remords.

- Ce n’est pas grave dit Alexandra, de toute façon, elles ne verront  le message que demain et nous leur en enverrons un autre pour leur dire que ce n’était qu’une mauvaise blague.

- Tu as raison, en attendant, préparons-nous. »

Les deux amies ne s’inquiètent pas en entendant la porte d’entrée de la maison s’ouvrir, elles attendent le père de Keara qui doit les accompagner ce soir dans le quartier quand elles iront taper aux portes des maisons voisines pour demander des bonbons.

La porte de la chambre s’ouvre et le père de Keara apparaît dans son costume, il a fait très fort cette année, il est méconnaissable avec son masque de Vampire Rocker et ses gants en caoutchouc recouverts de longs poils.

Keara et Alexandra s’esclaffent : « Tu nous as fait presque peur ! »

Elles n’ont pas le temps d’admirer plus longuement ce costume effrayant, un voile noir leur tombe dessus et les deux enfants perdent connaissance.

Alexandra reprend ses esprits la première, elle a les mains attachées dans le dos, une cagoule noire sur la tête et est assise à l’arrière d’un van. A ses côtés Keara semble toujours endormie. Devant, le vampire rocker est au volant et conduit calmement. Par la fenêtre, Alexandra réalise que la voiture est en train de traverser le « Bay Bridge » en direction de San Francisco, elle voudrait parler, crier…Mais le bâillon sur sa bouche l’empêche d’émettre le moindre son.

Ils roulent maintenant dans San Francisco, il fait nuit et Alexandra n’a aucune idée de l’endroit où elle se trouve.

Keara commence à bouger, elle est en train de se réveiller quand le véhicule s’arrête. Le conducteur quitte le volant, ouvre la portière arrière de la voiture, saisit par le bras les deux fillettes et les conduit à l’intérieur d’une maison Victorienne. Ils descendent les marches d’un escalier qui a l’air de les mener à une cave. L’inconnu ouvre une porte, pousse les enfants dans une pièce sombre, défait les liens qui entravaient les mains d’Alexandra et de Keara et sort rapidement,  fermant derrière lui, la porte à clé.

Les enfants enlèvent leur bâillon et s’interrogent du regard.

 - Ou sommes-nous ? demande Alexandra

 - Aucune idée, mais j’ai bien l’impression que nous avons été enlevées…

 - Mais pourquoi ?

 - Je n’en sais rien, pour de l’argent peut-être ! 

La pièce est sombre, poussiéreuse et glaciale. Au fond, contre un mur, un vieux matelas posé à même le sol. Les enfants glacés trouvent deux couvertures râpeuses dans lesquelles elles s’enroulent frissonnant de peur et de froid. En plus du froid, elles réalisent qu’elles ont très faim et surtout soif. Leurs yeux s’habituent à l’obscurité et elles découvrent un interrupteur qui commande une faible ampoule au plafond de la pièce…

Pendant ce temps, de l’autre côté de la baie, le père de Keara découvre en rentrant chez lui, une lettre lugubre.

 

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